lilisan31

Dans ce lieu sombre où seul quelques bruissements de pneu se faisaient entendre, un homme attendait. Se cachant dans l’ombre des nombreux piliers qui l’entouraient, un homme laissait silencieusement couler ses larmes.

Il savait que celui qu’il attendait … celui responsable de sa souffrance et de sa rage … ne tarderait pas à se montrer. Tout comme, il savait que ce jour serait sans lendemain.

Un bruit sourd retentit, alors, dans cette enceinte aussi vide que le coeur de cet homme. Instantanément, il redressa le visage. Il n’avait pas besoin de se retourner pour savoir qu’il s’agissait de l’homme qu’il attendait. Il reconnaîtrait entre mille ce sifflement, qui autrefois résonnait en lui comme une douce mélodie … souvenir d’un bonheur désormais révolu.

Il plongea l’une de ses mains dans la seule poche de sa veste, et y saisit fermement l’objet qui s’y trouvait. La force qu’il mit à le serrer, s'intensifia au fur et à mesure que le son se rapprochait de lui. Il sentit, alors, qu’il perdait le contrôle de lui-même. Sa main tremblait, et ses larmes se faisaient plus abondantes, mais il ne voulait pas céder. Il n’avait que faire de cette voix intérieur qui l’implorait de tout arrêter tant qu’il est encore temps. Car quant bien même il avait aimé cet homme, il n’avait aucun droit de faire de son coeur un champ de bataille.

Prenant une profonde inspiration, pour se donner un courage qu’il n’avait pas, il sortit de l’ombre, pour enfin faire face à son amant.

Et toujours, la main fermement accrochée à son dernier recours, il plongea son regard dans le sien. Les yeux rouges de colère, il le fixa intensément. Seules ses joues sillonnées par son chagrin, étaient le preuve de sa souffrance.

“Nino ? Mais qu’est ce que tu fais ici ? Qu’est ce qu’il se passe ?

_ …

_ Nino ?

_ Non, Jun ! Non, n’approche pas ! Reste où tu es ! Je n’ai que trop cédé face à tes charmes. Et je ne veux plus. Cette fois, je ne me laisserai plus avoir par tes mots d’amour.

_ Mais, qu’est ce qu’il te prend tout à coup ?

_ Ce qu’il me prend ?  Tu ne devines pas ?  … Je t’aimais Jun. Je t’aimais plus que ma propre vie. J’aurai tout fait pour toi … J’aurai tout donner, simplement parce que tu étais celui qui faisait mon bonheur. Chaque sourire … chaque seconde de ma vie t’étaient destinés. Et, je te croyais quand tu me disais que j’étais le seul pour toi, Jun. Je croyais que cet amour était réciproque… Je croyais en une fin heureuse pour nous.

Nae sarangira saenggakhaetgo

J'ai cru que tu étais mon amour

Nae jeonburago saenggakhaetgo

Je pensais que tu étais mon tout

Nae majimagi dwil sarang keuge neorago miduseo

Je croyais que tu voudrais être mon dernier amour.

Neo hanamanul wihae uhtgo

Je ne sourie que pour toi

Neo hanamanul wihae salgo

Je ne vis que pour toi

Keuge haengbokilggeorago ni sarangul medeotnunde

J'étais heureux et j'ai cru en ton amour

_ Mais pourquoi dis tu tout cela ? Tu es toujours le seul pour moi … le seul que j’aim …

_ Non ! Non, ce n’est pas vrai ! Tout cela n’est que tromperie ! Tes mots et tout ton être respirent le mensonge. Tu t’es bien joué de moi et de mes sentiments. Tu les as pris, manipulé de sorte à me faire miroiter un bonheur inexistant, pour ensuite les piétiner, et les jeter comme de vulgaires déchets. Mais ce sont des sentiments, Jun ! Des sentiments … ces petites émotions qui peuvent aussi bien faire battre mon coeur, que l’anéantir. Et parce que ton coeur, à toi, est aussi froid qu’une pierre, tu ne l’as pas compris. Si je pleure, aujourd’hui, c’est unique par ta faute. Si je pleure aujourd’hui, c’est … parce que tu n’as pas réalisé à quel point je t’aimais, moi … et seulement toi.

Modu da geojitmaliya da geojitmaliya

Tout étais mensonge, un ramassis de mensonges

Neoui sarangul da geojitmaliya

Ton amour entier était un mensonge

Eetorok apeuge haeseo

Parce que tu m'as blessé comme cela

Nal sulpeuge haeseo ulrego gan sarangijanha

C'est un amour qui a causé des larmes

_ Tu n’as pas le droit de dire ça, Nino ! Je t’aime, et tu le sais ! Ne te l’ai-je jamais dit ? Ne te l’ai-je jamais montré ? Tu es arrivé à un moment de ma vie où je croyais que l’amour s’était détourné de moi. Et depuis, je n’ai jamais cessé de faire de toi, le centre de mon existence. Mon monde à moi ne tourne qu’autour de toi … Mon monde à moi, c’est toi, et seulement toi !

_ Combien de fois ai-je pu entendre ces mots ?  Tu disais n’aimer que moi, que tu serais toujours là pour moi. Et parce que je te croyais, je t’ai tout donné. Ma confiance, mon amour … toutes ces choses qui prouvaient que tu étais “spécial” pour moi … que tu étais la seule personne à en être digne. Alors depuis quand ces mots sont-ils devenus des mensonges ? Depuis quand, Jun ? Comment ai-je pu être aussi stupide d’avoir cru, même une seule seconde, que tu étais celui qui m’était destiné ?

Namanul saranghandago nal jikyeojundago

Tu as dit que tu n'aimerais que moi, ne protégerais que moi

Neoui sarangun da geojitmaliya

Ton amour entier était un mensonge

Nae maum da gajyeogago sarangdo gajyeogago

Tu as pris mon coeur entier, ainsi que tout mon amour

Ddeonanun gei sarangijanha

C'est un amour qui s'en va

Han saramege sarangdatgo

Une personne qui reçoit de l'amour

Han saramege sarangjugo

Une personne qui donne de l'amour

Keu sarami neoilggeora babocheorom midununde

Comme un idiot, j'ai cru que tu étais cette personne

_ Nino, tu …

_ Ça suffit, Jun ! Tu m’entends ! ÇA SUFFIT !!!! Quand vas-tu cesser toute cette mascarade ? N’as tu pas assez joué avec moi, pour continuer à me faire souffrir autant ? Arrête de faire l’innocent, et avoue. Avoue que tu vois quelqu’un d’autre … que tu as couché avec cette… Avoue ! AVOUE JUN !!!

_ Nino … je suis dé …

_ Non ! Ne me dis pas que tu es désolé ! Je te croirai pas. Si tu m’avais, un temps soit peu aimé, tu n’aurais jamais fait ça. Tu m’as menti, et plus que tout, tu m’as sali en me trompant sans même penser une seule seconde à moi. Dis-moi Jun, sais-tu, au moins,  ce que ça fait que de voir son amour balayé de la sorte ?

_ …

_  Regarde-moi, Jun! REGARDE-MOI !  Regarde le résultat de ton oeuvre … Regarde ce que ton égoïsme a fait de moi. Tu m’as tout pris … Il ne me reste plus rien si ce n’est ces larmes … cette colère.  Et tu vois … ça fait trop mal pour que je puisse te pardonner. Alors si mon coeur n’a plus aucune raison de battre, le tiens non plus.”

Modu da geojitmaliya da geojitmaliya

Tout étais mensonge, un ramassis de mensonges

Neoui sarangul da geojitmaliya

Ton amour entier était un mensonge

Eetorok apeuge haeseo

Parce que tu m'as blessé comme cela

Nal sulpeuge haeseo ulrego gan sarangijanha

C'est un amour qui a causé des larmes

Namanul saranghandago nal jikyeojundago

Tu as dit que tu n'aimerais que moi, ne protégerais que moi

Neoui sarangun da geojitmaliya

Ton amour entier était un mensonge

Nae maum da gajyeogago sarangdo gajyeogago

Tu as pris mon coeur entier, ainsi que tout mon amour

Ddeonanun gei sarangijanha

C'est un amour qui s'en va

Face à l’homme qui l’avait tant aimé, Nino se tenait là, une arme à la main, la pointant vers ce petit organe où il savait, désormais, qu’il n’avait jamais eu une place aussi importante que celle qu’il lui avait offerte. Tout cet amour n’avait été que pure tromperie. Et cela faisait si mal de s’en rendre compte. C’était comme si tout ce en quoi il avait cru, n’avait jamais existé. Comme si tous ces sentiments, dans lesquels il avait mis tant d’espoir, s’en étaient retrouvés anéanti pour toujours.

Mais voilà, autant il pouvait le détester, et le mépriser à présent, autant il l’avait aimer par le passé. Et ça, c’était quelque chose que Nino ne pouvait ignorer, ni effacer si facilement. Et quand bien même il souffrait , Nino n’arrivait pas à presser sur la détente. Une partie de lui même, aussi infime fut-elle, éprouvait toujours des sentiments pour cet homme qui l’avait détruit. Il avait beau tenir fermement l’arme, et s’auto-persuader qu’il ne l’aimait plus, ses gestes le trahissaient. Ses mains tremblaient ...ses yeux pleuraient. Et Nino réalisa, alors, qu’il était tout simplement incapable de tuer celui qu’il avait aimé … qu’il aimait … et qu’il aimerait toujours.

RAP :

Sarangiranun malun geojitmal

Les mots d'amour sont des mensonges

Sarangul handan maldo geojitmal

Les mots "Je t'aime" le sont aussi

Yeongwoniranun maldo geojitmal

Les mots "pour toujours" également

Dolraondanun yaksokmanul naege namgin chae

Seule ta promesse de revenir est partie

Keudaenun eodiro meoleojigo meoleojyeodo

Peu importe où tu es, peu importe à quel point tu es loin

Nanun neo hanamanul saranghae

Tu es resté celle que j'aime

“Nino … Je t’en prie lâche cette arme.

_ Jun … Je … ne peux pas …

_ Bien sûr que tu peux lâcher cette arme. Il te suffit de me la donner, et …

_ Non, n’approche pas !

_ D’accord, je reste là, mais …

_ Te tuer …

_ Eh ?

_ Je ne peux pas … te tuer …”

Mais Nino était toujours là avec cette arme pointée en direction de Jun. Et tout comme ses yeux, son esprit était embrouillé. Son amour  pour Jun pouvait-il vraiment tout pardonner ? Il ne savait plus quoi faire, ni quoi penser. Il avait vraiment voulu le tuer … le faire souffrir autant que lui avait souffert. Et en même temps, il avait encore tant de sentiments à son égard. Cette confrontation lui était insupportable. Elle ne faisait que le déstabiliser davantage. Face à tout ce cauchemar, il se sentait complètement perdu. Il n’avait pas imaginé une seule seconde que les choses se dérouleraient de la sorte. Il s’était senti si blessé quand il avait appris pour Jun, qu’il ne se croyait plus capable d’avoir encore des  des sentiments pour lui. Tout cela n’avait aucun sens.

Et donc,  pour Nino qui s’était jurer d’en finir, il sentait, à présent, que la situation lui échappait … qu’il commençait, peu à peu, à perdre le contrôle.

Un contrôle qu’il ne parvint, malheureusement, pas à maîtriser quand il sentit les mains de Jun se posaient sur les siennes. Le coup partit, sans qu’il puisse  y contrer.

Il croisa, alors, le regard de Jun. Ce ne fut que quelques secondes, mais elles lui furent suffisantes pour lui faire réaliser son acte.

Et Nino ne put que regarder Jun s’effondrer devant lui,  impuissant, et incapable de faire le moindre mouvement. Il pouvait juste fixer ce regard qui lui demandait pardon, et qui s’éloignait lentement de lui.

Le bruit que fit le corps de Jun en heurtant le sol, se matérialisa dans le coeur de Nino comme un poids  bien trop lourd à supporter. Et il s’effondra à son tour. A genoux, les mains posées à terre, et le regard baissé, il éclata en sanglot, marquant le sol de ses larmes.

“Qu’ai-je fait ? Jun … JUN !!! Je ne voulais pas ça … Non, je ne voulais pas. Pourquoi t’es tu rapproché de moi, alors que je te l’avais interdit ? Pourquoi ? … Pourquoi continues tu de me faire souffrir comme ça ? Jun … Je t’en supplie, ne meurs pas !! Ne me laisse pas seul ! Cela serait  trop douloureux, et trop cruel de ta part. Tu n’en as pas le droit ! Tu m’entends ! Tu n’en as pas le droit … parce que … je t’aime. Oui, je t’aime !! Et même si je te déteste pour ce que tu m’as fait, mes sentiments pour toi sont toujours là … ici. Tu as été, et tu seras toujours le seul pour moi. Je t’en supplie … ne pars pas  comme ça. Je ne pourrais jamais … sans toi. Jamais …”

Neo dashi dolaoolkkabwa naegero ulggabwa

Je t'en prie essaie de revenir, reviens-moi

Nanun sarangul dashi mothajanha

Je ne peux en aimer une autre

Eetorok apeuge haedo nal sulpeuge haedo

Bien que j'en sois blessé, même si tu me fais du mal

Neo hanaman gidarijanha

Je n'attends que toi

Mais voilà le coup porté était sans équivoque. Le sang qui s'imprégnait de la chemise de Jun n'ayant de cesse de s’étendre, et ses yeux inanimés, perdu dans le vide, laissant une dernière larme perlait, ne pouvaient signifier qu’une seule et unique chose.

Jun était mort.

Mais, pour Nino, cela était inconcevable et inacceptable. Sa mort n’était qu’un mensonge à ses yeux, car elle était contraire à ses véritables sentiments. Il aimait Jun, et il aimerait toujours. Il n’avait besoin que de lui.

Mais voilà Jun n’était plus … et Nino n’était plus que l’ombre de lui même. Et à présent, il ne souhaitait qu’une seule chose. Plus que tout, il souhaitait que tout cela cesse enfin. Il était à bout et fatigué par ce chagrin incessant et douloureux. Et soudainement, Nino réalisa que la réponse se trouvait sous yeux.

Son regard croisa l’arme. Elle était là, posée juste à côté de sa main, n’attendant que d’être prise. Il y entremêla ses doigts et s'apprêta à faire la chose qui lui parut, en cet instant,  la plus censée qu’il n’ait jamais faite. Il se redressa lentement, fixant le vide, et porta l’arme jusqu’à sa tempe. Restant ainsi quelques secondes. il semblait ne pas avoir peur. Il souriait même, car il savait que c’était là le seul moyen pour lui de retourner dans les bras de celui qu’il aimait.

Modu da geojitmaliya da geojitmaliya

Tout étais mensonge, un ramassis de mensonges

Uhri ibyeolun da geotjimaliya

Notre rupture est un mensonge

Niga nae saranginikka nae jeonbuinikka

Parce que tu es celle que j'aime, tu es mon tout

Neo hanaman gidarijanha

Je n'attends que toi

Un second coup retentit. Et le corps de Nino, s’effondra à son tour.

Dans ce lieu sombre où, à présent,  plus aucun bruit , ne serait-ce qu’un simple battement de coeur, ne résonnait, plus personne n’attendait.